Histoire de la culotte
Au tout début Dieu créa la femme, il oublia la culotte.
Il faut remonter à 1500 ans avant notre ère pour apercevoir un ancêtre de la culotte. Dans la région de Thèbes en Egypte, les esclaves et les prostituées portaient un mince cache sexe.
Dans l'antiquité, chez les Grecs et les Romains, on ne portait pas de sous-vêtements. Seuls des bandages serraient les hanches et la poitrine de ces dames (ressembler aux hommes), le reste étant laissé à l’air libre.
Au Moyen-Age, la femme, la plupart du temps, est nue sous sa robe. Elle ne porte qu'une chemise blanche ou "chainse" près du corps. Celle de la paysanne est en toile de chanvre robuste, celle de la bourgeoise ou de la châtelaine est en toile fine, signe de richesse. Côté hygiéne la bourgeoise est favorisée car elle possède beaucoup plus de chemises, la paysanne lave de temps en temps la sienne à la rivière.
La bienséance voulait que les femmes vertueuses de l’époque ne portent pas de culottes à partir de leur 14 ans. Avant cela, les petites filles étaient autorisées à porter une sorte de panty bouffant en coton.
Les hommes portaient des braies ou culottes, aux allures de caleçon courts. Ils mettent ainsi leurs organes génitaux à l’abri de la poussière. Les femmes, elles, étaient interdites de ce genre de linge, exception faite de la période de menstruation. Alors elles étaient autorisées à se protéger de bandages blancs.
C’est à cette époque qu’apparaît l’expression « porter la culotte » dans son acception actuelle, soit : être l’égale de l’homme.
Les femmes devront attendre la fin du 18° siècle pour porter une culotte ! Elles protègent cependant leurs jambes par des chausses courtes, qui s'arrêtent au genou. Ces chausses sont retenues par une bande de tissu nouée autour de la jambe : c'est la jarretière.
Néanmois, en 2008, des archéologues ont fait une découverte incroyable au chateau de Lengberg dans le Tyrol autrichien.
Beatrix Nutz l’archéologue responsable des fouilles n’en a pas cru ses yeux quand l’équipe a trouvé dans une chambre forte cachée au deuxième étage des ensembles de sous-vêtement du 15ème siècle.
De la lingerie fine d’époque avec des culottes mais également 4 soutiens-gorge alors que l’on pensait que ce type d’accessoire n’existait que depuis une grosse centaine d’années.
Des sous-vêtements dont certains étaient même ornés de dentelles, indice que les dames du château affectionnaient également être plutôt sexy… De quoi remettre sérieusement en cause les dates des inventions du soutien-gorge et de la culotte "modernes".
A la Renaissance le corset débarque pour se façonner une taille de guêpe mais toujours rien de prévu pour les fesses de ces dames. En 1571, Catherine de Médicis, lasse de voir s’exposer les sexes féminins lors de chutes de cheval, parvient à introduire un caleçon, baptisé « bride à fesses », sans beaucoup de succès.
Des prises de conscience fin 18° et début 19°. Si la nudité ne dérangeait alors personne (et certainement pas les hommes),
l’exhibition fortuite de l’intimité féminine pouvait parfois déranger dans certaines circonstances.
"Le pantalon de lingerie" commenca à être porté comme sous-vêtement. Il fut importé d'Angleterre où il etait porté par les jeunes filles lors de leurs séances de gymnastique. A l époque, on lui prédit un avenir éphémère car celui-ci dépassait très légèrement de la robe.
Les danseuses d’opéra par exemple étaient souvent confrontées à ce genre de problème. On décréta alors obligatoire le port de la culotte longue, pour ces artistes. Les servantes dont les jupes risquent de se relever lorsqu'elles astiquent le sol, aussi.
Au 19° siècle la culotte se généralise avec le mouvement hygiéniste autant pour l'hygiène que pour les convenances.
Ce siècle est marqué par l'essor de la crinoline et de la gymnastique: les deux combinés, on vous laisse imaginer ce qui se passe quand on se penche en avant !
La culotte ressemble plus à un pantalon qu'autre chose. À la fin du 19e et au début du 20e siècle, la culotte est large, froncée à la taille avec une large ceinture boutonnée, ornée de volants ou de dentelles et toujours fendue. Elle sera de plus en plus courte (suivant les modes pour ne pas dépasser des jupes), puis se fermera enfin en 1910 !
Le French Cancan contribue à propager l’idée que la femme pouvait porter une culotte, grâce aux tournées mondiales des danseuses .
Peu à peu, la robe se fait plus courte et plus étroite ; et la culotte suit le mouvement. Fini les froufous, elle doit se faire discrète sous les vêtements.
La naissance de la culotte Petit Bateau
La culotte en coton prend la relève. En 1918, alors que la culotte se raccourcit toujours un peu plus, Etienne VALTON (fils de Pierre VALTON, fondateur de la bonneterie de Troyes Petit Bateau en 1893), d’un génial coup de ciseaux donne vie à une culotte courte telle qu’on la connaît aujourd’hui. Elle est simple, en coton blanc et élastiquée à la taille.
Initialement blanche ou rose, elle devient noire dans les années folles. La petite culotte s’arrache. Entre 1921 et 1930, plus de 30 millions d’étiquettes Petit Bateau seront fabriquées !
1930-1960
La culotte taille-haute et le blond platine font fureur, pour une allure de star Hollywoodienne.
Elle se dévoile sans aucune gêne, mise à la vue de tous lors de danses comme le be-bop.
Les petites culottes de Marilyn ont fasciné des générations...
Une révolution était en marche. En 1960, apparut le lycra, une fibre élastique et malléable offrant de nouvelles possibilités aux stylistes, et en 1963, Aubade se lança dans les tissus de couleurs et imprimés.
Ce n’est finalement qu’en 1970 que l’on poussa le raccourcissement du sous-vêtement à son paroxysme avec l’invention du string et de ses dérivés !
Les années 80 et 90 voient la montée en puissance du string (chez les jeunes femmes), il se généralise dans les années 2000. A la fin de la décennie, le shorty lui vole un peu la vedette. En 2013 ce recul est plus marqué. De nos jours les sous-vêtements n'échappent pas au diktat de la mode.
Quelques statistiques (extraits Statista, 2016), les femmes privilégient à 71% le confort, 44% la sensualité, 35% la dentelle, 20 % le noir, 5% ne portent pas de culotte.
La France est leader mondial du marché de la lingerie, suivie de l'Italie, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Leader aussi des achats.
Ce sont les jeunes filles entre 15 et 24 ans qui changent le plus souvent de culottes (achètent bien-sûr!).
Ce n'est donc que depuis deux siècles seulement, qu'en France, l'Homme utilise la culotte comme sous-vêtement, mais à la campagne, dans les années 40, beaucoup n'en portaient toujours pas.
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